Travaux pratiques : le chauffage par le sol.
Vendredi, je suis allé donner un coup de main à Jean-Marc pour la pose de son chauffage par le sol. A présent que je parviens à nouveau à utiliser un clavier sans faire ‘ouch’ à chaque frappe, voici mes notes…
(nb : cette photo ne provient pas de la maison de Jean-Marc)
On n’a pas idée de ce qu’on apprend lorsqu’on fait de l’autoconstruction. Ainsi, samedi, j’avais mal à des muscles dont j’ignorais l’existence jusqu’alors.
Plus sérieusement, j’ai d’abord pu constater que la maison de Jean-Marc et Laurence a bien avancé, et qu’elle est superbe. J’ai aussi pu constater qu’un chantier de cette ampleur nécessite de penser à une quantité énorme de paramètres…
Plus prosaîquement, j’ai donc eu l’occasion de me ruiner faire la main sur l’installation du chauffage par le sol.
Petit rappel: Le chauffage basse température par le sol est un réseau dense de fines canalisations (+/- 1cm de diamètre ) qui parcourt tout le sol de la pièce à chauffer. On peut aussi placer ce réseau dans le mur, mais ce n’était pas le cas ici. Dans ces canalisations, circule une eau qui est réchauffée par son contact avec le chauffe-eau. L’eau dans le circuit est à une trentaine de degrés seulement, ce qui explique qu’il faille un réseau de canalisation très dense pour pouvoir porter le sol à une température suffisante (entre 20 et 25 degrés, je pense). Par rayonnement et convection, la pièce atteint ensuite sa température de confort. Pour la pose, on place généralement le tube en spirale concentrique, et arrivé au centre, on fait demi tour et on refait le trajet en sens inverse.
Dans le cas d’espèce, Jean-Marc et Laurence ont fait poser une couche d’isolation en pollyuréthane sur leur dalle du rez-de chaussée. C’est une des rares entorses à l’utilisation de matériaux naturels dans leur habitation, mais dans la mesure où il s’agit d’un excellent isolant, stable dans le temps, et qu’il sera recouvert d’une chappe, c’est un choix raisonnable.
Sur cette couche qui isole de manière très performante la maison de la cave et du sous-sol, un film plastique a été posé (marque Begetube). Il s’agit d’un simple plastique transparent et quadrillé, qui a comme utilité principale de pouvoir positionner les conduites de manière rectiligne. A condition que ces dernières se laissent faire…
Matériel : A ma droite, 870 mètres de tube. A ma gauche, 300 attaches permettant de fixer le tube à l’isolant. Rapide calcul : une attache tous les 3 mètres. Le gars qui a fait la prévision de l’instalation avait dû en fumer, de son tuyau…
Quelques principes :
- Les circuits ne peuvent être interrompus. C’est à dire qu’il est hors de question de faire des raccords en cours de route. Entre la sortie du boiler et le retour au boiler, il n’y a qu’une section de tuyau.
- Un circuit ne dois pas (trop) dépasser la longueur de 100 mètres. Sachant qu’il faut compter de l’ordre de 7 à 10 mètres de canalisation au m² , une pièce vaste devra se composer de plusieurs sous-circuits.
- Tuyau ‘croqué’, tuyaux foutu. Vous n’avez pas envie d’avoir une fuite au milieu de votre salon… Combiné aux principes précédents, ça doit donner lieu à des scènes amusantes si on ruine son tuyaux après en avoir posé 80 mètres…
Vient ensuite la partie amusante : la pose…
Nous voici donc, Jean-Marc et moi, prêts à empoigner la première bobine, de 120 mètres, pour le circuit de la cuisine (au final , on n’aura besoin que de 70 à 80m). La canalisation en plastique translucide est sortie de sa boîte. On dirait un gos tuyaux d’arrosage, en un peu plus rigide, peut-être. Vérification…umpffff… beaucoup plus rigide. C’est à présent certain, on va s’amuser. Oubliez les vidéos de démonstrations que vous avez pu voir lors d’un quelconque salon du bâtiment. Oubliez aussi la doc technique qui vous assure que ce tuyaux peu faire un angle à 180° sur un espace de 7cm. Nous parlons d’un matériaux qui ferait une excellente matraque, un javelot efficace, voire un sabre laser correct avec un peu de lumière.
A présent, déroulons et començons à le couder. On prend le tuyau à deux mains et on pliiiiiiiiie. Gniiiiiiii. Il faut veiller à ne pas trop espacer ses mains (pour bénéficier d’un effet de levier) sinon on risque de ‘croquer’ le tube. Bilan : avec 3 ataches et un peu d’effort, on fait un coude correct, sur 20 cm. Passons maintenant au coude suivant, 2 mètres plus loin …
Conclusions diverses
2 heures plus tard, le circuit de la cuisine est en place. Et en une journée (10h00 – 18h00) à deux, nous avons réussi à poser à peu près 25O mètres de canalisation. Nous avons bien entendu totalement épuisé les attaches. Et eu les mains toutes rouges. Le lendemain, je me suis pris les plus belles courbatures que j’ai eues depuis longtemps.
Mais le fait est que poser son chauffage par le sol est tout à fait réalisable. Un peu de soin, quelques efforts, du temps bien sûr, et le tour est joué. Et puis lorsqu’on se relève et qu’on admire son circuit, on est rudement fier.
Pour notre projet, il faudra que je me renseigne à propos des tuyaux, voir s’il n’en existe pas des plus souples, quand-même. Et puis aussi envisager la solution de ces systèmes de fixation avec des plots, entre lesquels il suffit de clipser le tube (voir photo). Chez Jean-Marc, c’était impossible car son chauffage est à très basse température et exige un réseau particulièrement serré de canalisations.
En tout cas, j’ai passé une excellent journée et j’ai appris plein de choses. Merci donc à Jean-Marc.
Bon, à la relecture, je crois que j’ai un peu forcé le trait sur le côté physique de l’entreprise. Je crois juste que je manque d’entraînement. Pour le reste, moi qui suis fragile des articulations de la main, dès samedi soir, je ne sentais pratiquement plus rien.